22/12/2014
A LA RENCONTRE DES PETITS MALADES.
Historique:
Septembre 2014 "Rentrée en fête" d'Orléans:
Je participais à la tenue du stand SCEVE (association de quartier basée sur l'urbanisme raisonné et la biodiversité de notre quartier). Le stand voisin était tenu par "badaboum". Cette association a pour but d'améliorer la vie des enfants hospitalisés en les distrayant et leur apportant des moyens de communication qui les sortent de leur isolement.
J'avais rencontré Bénédicte Poli éducatrice et lui avais proposé d'apporter mon obole en venant amuser ses protégés avec mes histoires courtes.
Et puis, voilà, Bénédicte m'a contacté et j'ai eu l'honneur de venir animer la première des journées de Noël organisées pour les enfants malades et relayées par la radio hospitalière FMR (98.7). Comme les initiales l'indiquent, cette radio fugace renaît tous les ans pour Noël (18 au 25 décembre 2014) ou pour des événements particuliers comme par exemple la fête de la musique en juin ou le déménagement en cours des services vers le nouvel hôpital de La Source.
Jeudi 18 décembre 2014, dans le studio de FMR, en compagnie d'une représentation de l'école St Vincent, (qui a fait un don conséquent), de 3 petites malades, Rachel, Alyhia, Lucie de la section pédiatrie, de leur éducatrice Elisabeth Rabier et bien sûr de Bénédicte, à 3 reprises entre 14h30 et 16 heures, j'ai tenté de rompre la monotonie des jours des petits malades qui écoutaient dans leur chambre. Il y avait aussi une talentueuse jeune chanteuse Philis et Antoine son guitariste de l'école la Clavithèque, le tout émaillé de charades et devinettes avec cadeaux à la clef.
Pour vous, les enfants à qui j'ai parlé mais que je n'ai pas vus, je vous envoie les histoires que je vous ai racontées.
Je vous souhaite bien sincèrement un bon Noël et comme Samuel, dont le cri du coeur était de quitter l'hôpital au plus tôt, de rentrer rapidement dans vos foyers.
Merci à Bénédicte.
Parfois, pour aller au-delà de cette forêt, là où coule une petite rivière, je monte dans l’auto de mon père : Bonjour carotte !
Carotte.
Pendue au rétroviseur,
Elle aimait son conducteur.
Dès que l’auto démarrait,
Elle s’animait
Et toute la journée
Elle se balançait.
Le soir, fatiguée,
Elle se reposait
Et s’endormait.
Elle était née dans une hotte,
Un soir de Noël, en plus !
C’était carotte,
Carotte en peluche
Bien sûr !
Une fois un passager,
Par ses cabrioles sous son nez
Agacé,
La posa sur un rebord.
On l’oublia dès lors.
Un jour, conducteur,
Le matin de bonne heure,
Vit une flaque sur le tapis.
Il se baissa et comprit.
C’était du jus de carotte,
Elle avait pleuré,
La ballotte.
Conducteur désolé
Vint la délivrer.
De ne plus l’oublier,
Il lui promit.
Carotte consolée
Fut ravie
Et pût danser
Toute sa vie.
Et j’accompagne papa qui va à la pêche
Le pied de nez.
Papa est à la pêche.
Couché dans l’herbe,
Au bord de la rivière,
Je regarde le ciel.
Il est tout bleu,
Sauf au milieu,
Un petit nuage
Qui gâche le paysage.
- « Veux-tu-t’en aller !
On est en été,
Je veux bronzer ! »
Je vais lui faire peur
Pour qu’il aille voir ailleurs
Et la langue lui tire
Afin qu’il se retire.
Longuement, il s’étire
Et me fait un pied de nez.
Je suis interloqué !
Comment peut-il oser !
La guerre est déclarée !
Je mets les pouces
Dans la bouche,
Ecarte les lèvres,
Tire sur les paupières
Et agite les mains
Comme un galopin
Pour faire les oreilles
Les plus vilaines
Et ma grimace la plus laide.
Il se met à m’arroser…
Brrr ! Sa pluie est glacée !
- « Arrête ! Petit nuage !
D’accord, tu as gagné.
Promis, je serais sage,
C’est bon, tu peux rester !
Merci d’arrêter,
Je préfère, si tu veux,
Jouer à un autre jeu :
Imagine dans le ciel
Les formes les plus belles
Et laisse-moi deviner
Ce que tu as dessiné. »
Parfois, au bord de l’eau, les libellules me frôlent et me font peur. Pourtant, j’adore les regarder.
Libellule.
Libellule
Œil en bulle,
Demoiselle
Deux paires d’ailes,
Accouplée
Tortillée,
Dans le ciel
Une merveille,
Sur les eaux,
Les roseaux :
Le ballet
De l’été.
Comme ça ne mord pas, je vais cueillir des pommes !
Pommes.
Pomme de terre
Etait mangée par les vers.
Pomme d’api
Etait mangée par les pies.
Pomme de terre
Dit à pomme d’api :
« Dis aux pies
De manger les vers ! »
Les pies les écoutèrent,
Et les pommes furent prospères.
Quant aux vers,
Ils firent les frais de l’affaire.
Le vent se lève. Tant mieux dit le moulin !
Le moulin à vent.
Le petit moulin à vent,
Abandonné par ses parents,
Penchait tristement
Sur son socle cassé.
Le lapin des neiges
Etait le roi des manèges,
Il vint le réparer.
Il modifia son pivot
Avec un rabot,
Il mit de la peinture
Sur toute la structure
Et installa des nacelles
Sur le bout de ses ailes.
Dès que le vent soufflait,
Les bambins émerveillés,
Sur les sièges attachés,
Dans le ciel s’envolaient.
Tous les enfants alentour
Vinrent y faire des tours.
Le moulin embelli
Fut heureux toute sa vie.
Les lapins sont bricoleurs et ils aiment les moulins, c’est bien connu.
Le moulin à café.
Le moulin à café était si grand
Et les nains si petits,
Qu’à ses heures inventeur,
Le lapin bricoleur,
Une maison leur fit.
Puis il l’a couvrit
D’un chemin de ronde.
Venus de part le monde,
Des nains en ribambelle
Tournaient la manivelle,
Pour moudre le blé,
Le maïs, le café.
Toute la communauté
Remercia le géant
Qui leur avait donné
Ce moulin étonnant.
Grâce au lapin menuisier,
Maintenant ils avaient,
Un toit et un métier.
Il fut félicité
Et bien récompensé.
Nous rentrons à la maison, je vous présente :
Maline.
Quand je vois mon caniche
Sortir de sa niche,
Vous pensez sur-le-champ :
« Ca y est, il nous ment ! »
Vous avez raison,
Ce n’était qu’une rime,
Il dort à la maison,
Ce n’est pas un crime.
Sur un lit s’il vous plaît,
Pendant qu’il y est.
Pour le reste je l’assure
Et même je le jure,
Ce qui suit est vrai,
La stricte vérité,
A la virgule près.
Elle s’appelle Maline,
C’est une petite fille
D’une vivacité
Qui me laisse éberlué.
Elle m’apporte sa balle,
Cette balle sacrée,
Dérobée dans une salle
Et toute dépiautée.
Du plus fort que je peux,
Je la lance où je veux,
Elle n’est pas arrêtée
Qu’elle est rattrapée.
Jusqu’à l’épuisement
Elle revient et la tend.
Cinq minutes de repos
Et, hop ! de nouveau,
Sur le toit je relance,
Elle la chope au rebond.
Si, par inadvertance,
Elle franchit la maison,
Ne la voyant revenir,
Elle se met à courir,
Passe près du bûcher,
Derrière va fouiner
Et revient sans tarder
Avec sa protégée.
Pour peu que du toit,
Que je suis maladroit
En cette seconde,
La balle ne retombe
Tout en haut de la haie,
Ce n’est pas cela
Qui l’arrêtera.
Elle entre à l’intérieur
Où elle disparaît,
Ne met pas une heure
Pour atteindre le sommet.
On ne voit qu’onduler
Les branches de côté
Puis elle apparaît
Tout ébouriffée
Tenant triomphalement
La balle entre les dents.
Elle n’ose pas sauter
De peur de se briser,
Elle est bien à deux mètres,
C’est haut pour ma nénette.
Elle jappe à petits cris
Afin que je l’attrape,
Surtout pas par les pattes,
Sinon elle est meurtrie :
Son seul point sensible,
Son talon d’Achille.
C’est la joie des enfants,
Un jouet vivant,
Qui anime le temps
Et gomme les tourments.
Mais si j’ouvre mon cœur,
C’est un vrai bonheur.
Ca y est il pleut !
Goutte.
Il pleut !
Sur une vitre de la maison,
Mille gouttes en compétition.
Deux sont alignées,
Prêtes à démarrer.
La première gonflée
D’un apport inespéré,
Rompt son impatience
Et amorce la descente.
Elle fait un bout de chemin
Qui s’avère incertain
Et s’arrête épuisée
Par sa course effrénée.
La seconde cherche ses marques,
Hésite, puis avance,
Enfin elle s’élance
Et file vers une flaque.
Puis elle se précipite
Tout en bas de la vitre
En gobant au passage
Dix autres gouttes plus sages.
Voilà, elle a gagné,
Mais pourquoi se presser ?
La haut elle existait !
Dans les flots s’est noyée !
Il n’y a pas que le ciel qui pleure !
Le saule pleureur.
Loin du tintamarre
De la grande ville,
Au milieu de la mare,
Sur une petite île,
Un grand saule est dressé.
Tendrement enlacé,
Dans les branches abrité,
Un doux nid est lové.
La forêt alentour,
Abrite les amours,
Si belles,
Du saule et de la chouette.
Mais le saule est malheureux,
Ils ne sont plus tous les deux.
Comme toutes les nuits
Elle était partie
Chercher sa pitance,
A l’aube, pas de chance,
Elle n’est pas rentrée,
Et le saule désolé
N’arrête pas de pleurer.
La mare à ses pieds,
En grand lac transformé,
Menace d’inonder.
Dans un dernier sanglot,
Du fond de son chaos,
L’arbre tout desséché,
Ultime larme a versée.
Le lac a débordé
Et l’eau a déferlé
Dans toute la forêt.
Les animaux affolés
Se sont tous réfugiés
En haut de la colline.
Là, ils ont trouvé
La chouette, leur voisine.
Elle errait, l’air battu,
D’arbre en arbre.
Elle s’était perdue.
Ils lui ont indiqué
Le sentier de la mare
Ou elle a retrouvé
Le saule son ami.
Consolé et ravi,
Il a mis des crépines
Au bout de ses racines
Et il a aspiré
Toute l’eau déversée.
Les animaux sauvés
L’ont félicité
Et ils l’ont couronné
Roi de la forêt.
La chouette distraite
Toujours un peu se perd,
Mais les animaux
Se sont donné le mot.
Dès qu’elle est égarée,
Ils patrouillent en forêt,
La retrouvent sans tarder
La prennent par la main
Et lui montrent le chemin.
Pleurs.
Pourquoi pleures-tu petit ?
- Le chat m’a fait mal !
- Il t’a griffé ?
- Non !
- Il t’a croqué ?
- Non !
- Que t’a t-il fait ?
- Il m’a léché !
- C’est vrai mon ange,
Il n’a pas de langue
Mais une râpe.
Ce n’est pas grave,
S’il l’a fait,
C’est qu’il t’aimait.
Viens te consoler !
Et voici la chanson devinette :
Il fallait trouver de qui je parle.
La course.
Elle a bien travaillé
Et elle a gagné
De quoi acheter
Deux paires de baskets.
Elle a mis ses chaussettes,
Enfilé ses emplettes,
Attaché les lacets,
Puis elle s’est présentée
A l’entrée de la course
Qui permet d’attribuer
Au vainqueur une bourse
Remplie de deniers.
Le départ est donné,
Elles se sont élancées.
Dans un virage relevé,
Toutes les autres ont glissé
Sur une feuille de laitue,
Toute fraîche revêtue
De gouttes de rosée.
Sur le bas-coté
Elles se sont renversées
Et elles ont gigoté.
Elle seule, bien chaussée,
N’a pas dérapé
Et s’est acheminée
Vers la ligne d’arrivée.
L’or, elle a gagné
Et le titre envié
De la plus rapide
Et la plus dynamique
De toutes les xxxxxxx
Que l’on ait connues.
Si vous n'avez pas entendu la réponse trouvée par rachel, répondez-moi dans les commentaires du blog et je vous renseignerai.
Lors de notre rencontre audio sur FMR, radio hospitalière d'Orléans, vous avez entendu la chanson du même nom. Je vous la présente par écrit afin que vous puissiez l'apprécier à sa juste valeur. Paroles et musique de Jean Gagneau, ancien directeur de l'école des montées à Beaugency.
J'ai connu cet homme remarquable lors du salon du livre jeunesse de Beaugency en 2011.
Il est présent tous les ans à ce salon. Il y vend ses CD de chansons et de tendres carnets enfantins avec coloriage et CD adapté à l'histoire racontée.
FMR
Tu dessines parfois
Des idées ineffables
Un bonheur, un projet,
Une impression passée,
Tu choisis au hasard |
Des surfaces périssables, | bis
Mais les temps les nettoient |
Les effacent à leur gré. |
Et du bout de ton doigt
Tu dessines sur la vitre
Une flèche dans un cœur,
Dans un cœur désembué,
Mais hélas à chaque fois |
Pleurent et fondent les sous-titres | bis
Initiales diluées |
Sur le carreau mouillé |
Et du bout de ton doigt
Tu dessines sur la plage
Un visage, un oiseau
Aux ailes déployées,
Mais hélas à chaque fois |
Disparaîtra la trace | bis
De tes dessins, des traits |
Que la mer va noyer. |
Et du bout de ton doigt
Tu dessines sur la neige
Une fleur, un soleil,
Comme un reflet d'été,
Mais hélas à chaque fois |
Le printemps désagrège | bis
Tes désirs esquissés, |
Images verglacées. |
Et du bout de ton doigt
Tu dessines sur mes lèvres
Un arc en ciel tendresse,
Arc-en-ciel d'amitié,
Mais hélas à chaque fois |
Retombe la fièvre | bis
Des couleurs inspirées |
Sur ma bouche fatiguée. |
Ce dessin sur la vitre,
Ce dessin sur la plage,
Sur la neige, sur mes lèvres,
Cette impression passée,
S'engloutissent au hasard
De nos jours périssables
Que les temps, vite, nettoient
Ou effacent à leur gré.
Ne restent en ma mémoire |
Qu'un sentiment fugace, | bis
Une étincelle d'espoir |
Dans mon vieux cœur usé. |
Jean Gagneau
21:39 | Lien permanent | Commentaires (0)
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