Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/04/2022

HISTOIRES POETIQUES

 

1er avril 2022

La photo.

 

 

 

 

Combien de papillons, combien de coccinelles

Qui sont partis au vent vers des rives lointaines,

Aux confins des forêts, pâturages alpins

Ou bien tout simplement aux jardins riverains

Et puis sont revenus, pleins d'usage et raison,

Vivre dans la famille au sein de la maison.

 

D'aucuns à leur retour manquaient l'atterrissage,

Se retrouvaient scotchés en autre paysage.

C'était dans une cuve, la réserve vitale,

Au jardin assoiffé, de l'eau indispensable.

 

Les ailes étalées en guise de flotteurs

Ils ne pouvaient bouger, piégés si près des leurs.

Les pattes, pédalant en effort inutile,

En vain se débattaient en combat immobile.

 

Tels d'autres naufragés, cétoine ou hanneton,

Cerf-volant, sauterelle, abeille ou bien bourdon,

Déjà par le passé maintes fois recueillis,

Mon long doigt salvateur sous son ventre j'ai mis.

 

Je ne savais vraiment de qui il s'agissait,

Un corps marron et fin ? Des ailes quadrillées ?

 

Sitôt sauvé des flots, l'animal agrippé,

En me remerciant, des ailes a frétillé

Puis les a repliées comme un origami

Dedans son sac à dos*, voilà c'était fini.

 

L'insecte à ma surprise n'était pas inconnu,

Au sec évidemment il m'était apparu,

C'était un perce-oreille et j'étais fort déçu,

Je venais de rater un reportage inoui,

Un bien précieux cliché qui m'aurait tant réjoui.

 

Je n'étais pas toujours là pour la délivrance,

Beaucoup ont succombé au service de la France,

Maintenant c'est réglé j'ai trouvé le déclic,

Même absent désormais je sauve le loustic :

Les réservoirs bouchés, la solution magique

Et en plus c'est primé, je n'ai plus de moustique.

 

 

 

Eh oui, le perce-oreille ou forficule vole ! (rarement).

*Des élytres minuscules abritent les grandes ailes savamment repliées.

 

 

10 janvier 2019.

 

 

La croisière.

 

Une goutte est tombée

Sur la gentille abeille

Elle s'est ébrouée,

A volé de plus belle.

 

Voilà le début d'une tendre histoire. Hélas c'en est déjà la fin ! Hier encore,

elle était dans le noir presque complet de la ruche. Sur une paroi, une

éclaireuse faisait ses huit pour indiquer l'emplacement d'un immense champ

qui renaissait, après le rude hiver, en présentant ses premières fleurs.

Butineuse avait quémandé un soupçon de nectar et l'éclaireuse lui avait

donné la becquée. Hmm ! Du bon nectar de colza, un peu vert certes, mais

le printemps ne faisait que commencer.

Elle avait retenu la leçon d'hier et dès l'aube éclose elle était sur la planche

d'envol. Il faisait doux, pas un souffle de vent, un temps idéal pour partir

en campagne. Elle s'en était allée.

C'était un peu loin, mais après l'hiver froid et humide, où elle n'était guère

sortie, c'était un bonheur de repartir à la conquête des champs de fleurs.

Elle avait déjà parcouru près de dix kilomètres en trois allers-retours.

La qualité du nectar confirmait les espérances de la veille. Pas encore

bien sucré, mais promesse de belles collectes à venir. Un tracteur

travaillait sur un côté du champ. Elle avait l'habitude d'en voir, c'était une

ancienne et elle était efficace. Bientôt, elle allait devenir éclaireuse.

C'était son rêve.

A sa quatrième venue elle fut surprise. Les fleurs avaient un drôle de goût.

Elle changea de coin. Ah ! C'était mieux ici! Au cinquième passage, ce

mauvais goût avait envahi son nouveau quartier. Elle eut beau chercher et

chercher, de partout cette odeur émanait. Bon ! Elle n'allait quand même

pas rentrer à vide. Allez, au boulot ! Mais, à vrai dire, ce n'était pas très bon !

Quand elle butinait,

Un peu au dessus d'elle,

La feuille ruisselait.

Une goutte est tombée

Sur la gentille abeille.

Elle s'est ébrouée,

A volé de plus belle,

Direction le rucher.

Butineuse a vidé son jabot en donnant moult gorgées aux receveuses. Elles

ont emporté le nectar qui, après séchage partiel en bouche, sera régurgité

dans les petits pots de cire. Puis elle est allée au salon du pollen pour

gratter ses pattes arrières afin de mettre les grains récoltés dans d'autres

petits pots. Ensuite elle est repartie.

Parvenue à la moitié du parcours, elle ne comprenait plus, les informations

de la veille s'embrouillaient, elle ne retrouvait plus son chemin, ni du

champ, ni de la maison, elle était perdue. Longtemps elle a volé, en vain.

Fatiguée elle s'est posée. Recroquevillée elle ne bougeait plus, la tête lui

tournait et elle a vomi. Dans un éclair de lucidité, elle a effleuré son rêve

désiré, puis le noir s'est fait.

Comme elle, ses compagnes du champ de colza se sont éteintes. Dans la

ruche, les nettoyeuses les emportent vers l'extérieur.

Les nourrices mélangeront miel et pollen pour obtenir le pain nutritif qui

alimente les larves. Elles ne s'envoleront pas.

Nourriture exclusive de la reine pendant toute sa vie et des bébés durant

leurs trois premiers jours, la gelée royale est sécrétée par les glandes de

jeunes abeilles. La durée de fécondité de la reine sera réduite et les bébés

se développeront mal.

Les autres petits habitants champêtres, vers de terre, papillons, sauterelles

ou coccinelles ne sont pas épargnés.

  • Le hérisson, qui offre des escargots arrosés de pesticide à sa

progéniture, le sait-il ?

  • La mésange, qui tend une chenille parfumée de néonicotinoïdes à

son oisillon, le sait-elle ?

  • Le pompile, petite guêpe noire qui a paralysé l'araignée et l'a donnée

en pâture à sa descendance, sait-il que dans sa toile elle avait attrapé une

mouche polluée ?

  • La chauve-souris, qui croque un hanneton humecté d'un « sympathique

produit phytosanitaire », sait-elle qu'elle va réduire l'espérance de vie de ses

petits quand elle les allaitera?

  • Quelqu'un a-t-il dit au crapaud pondant ses œufs dans l'eau de la mare,

que les pluies diluviennes ont lessivé les sols et que le glyphosate va

altérer le développement de ses têtards ?

  • L'orvet qui avale le criquet contaminé subit le même sort.

     

    Ainsi, de très nombreux insectes sont décimés. Leurs prédateurs, dont

les oiseaux pour la plus grande partie, sont également affectés.

Nous sommes tous coupables, coupables par pesticides interposés que notre

inaction collective ne parvient pas à limiter. Coupables par plastiques

répandus en mer, qui se délitent en tuant oiseaux, poissons et organismes

marins. Coupables par nos rejets toxiques, nos déchets atomiques dont les

radiations ont une période de demi-vie capable d'atteindre des millions

d'années. Des filets géants vident les océans de certaines espèces de

poissons tout en tuant bien d'autres vies. La fée électricité tétanise les fonds

marins. Dans les mers polaires, des bateaux-usines engouffrent des

milliers de tonnes de krill pour alimenter de nombreux produits dérivés.

Je ne veux pas aller danser sur les hôtels flottants qui participent à la

destruction de Venise ou qui, par leurs bruits, perturbent l'orientation, le

déplacement, la communication des dauphins et baleines.

Je ne veux pas aller voir les ours survivant sur la banquise qui s'effiloche

du fait du cataclysme climatique que nous avons engendré.

Avec le flot des puissants et des riches, je ne veux pas aller me pavaner,

du haut d'un paquebot rutilant, devant la misère que nous avons créée.

Je hais les croisières !

Les déserts s'étendent en Afrique et en Asie, les glaciers reculent, bientôt

seront peau de chagrin, les saisons se dérèglent, les ouragans prospèrent,

les forêts disparaissent, les plages s'amenuisent et les îles diminuent,

bientôt seront englouties.

Chassés par la montée des eaux, la désertification ou la famine, les habitants

fuient leur pays par milliers. Dans à peine plus d'une génération, ils seront

deux cents cinquante millions de déplacés ou migrants*.

Eux aussi sont en croisière,

Pardon, ils sont en galère.

Ils n'arriveront pas tous au port

Et encore moins à bon port.

Je hais les croisières !

 

 

* Source ONU.

 

15 octobre 2016:

 

Papillon.

 

Cachée dans la fleur,

L’horrible araignée

A pris la couleur

De la belle orchidée.

 

Papillon en errance

Est venu butiner

En toute confiance

Avec son grand nez.

 

Elle l’a attrapé

Et elle a tiré.

 

Il a résisté,

S’est arc-bouté.

 

La trompe s’est cassée

Et elle l’a croquée.

 

Papillon estropié

Est bien embêté,

Comment faire pour manger ?

 

Il a acheté

Chez son épicier

 Un rouleau de zan*

Qu’il a avalé.

 

Quand il veut déjeuner,

Il sort le ruban,

Le déroule un instant,

Le trempe dans le bol

Que forme la corolle

Et suce goulûment

Le nectar succulent.

 

 

*réglisse

 

 

 

Nota : Comme le

caméléon, l'araignée-crabe

imite la couleur de la

fleur qui la porte

pour surprendre sa

proie.

Elle est présente

dans tous nos jardins.

 

20 avril 2015:

 

Mille.

 

 

Il a levé une patte,

Il a levé deux pattes,

Il a levé trois pattes,

Il a levé quatre pattes,

Il a levé cinq pattes,

Il a levé cinquante pattes,

Il a levé cinq cents pattes

Et il a levé sa neuf cent quatre vingt dix-huitième patte.

Debout sur ses pattes arrières

Le mille pattes tout fier

Faisait le beau.

Il a attrapé

La part de gâteau

Que je lui tendais.

Il a oscillé,

S'est balancé,

Par terre est tombé

Où il s'est brisé

En mille morceaux.

Ce n'était pas beau!

Avec des pincettes

Et mille coups de balais,

Dans une boîte d'allumettes

Je l'ai déposé.

Avec mille précautions

Je l'ai rassemblé.

Avec mille attentions

Je l'ai enterré.

Puis j'ai ramassé

Le morceau  de gâteau

A peine entamé

Et je l'ai mangé.

 

 

30 octobre 2014:

Je vous ai déjà raconté cette histoire, mais pour les nouveaux arrivants, je vous la représente.

Elle est tout à fait d'actualité.

 

Octobre.

 

 Du haut de son nuage

 Octobre a lancé

 Une parure diaphane

 Sur le monde à ses pieds.

Mais le nuage est glacé

 Et il a dérapé.

 Toute la palette

 S’est mélangée.

 Cent milliards de gouttelettes

 Se sont éparpillées

 Et au hasard ont teinté

Les bois, les forêts.

 

Quelques arbres isolés

 Ont été préservés

 Et ont pu conserver,

 De l’été, leur couleur.

 D’autres au petit bonheur

 Ont été irisés

 De jaune, de pourpre,

 De cuivre ou de rouille.

 

 Octobre désolé

 S’est mis à pleurer.

 Depuis cette journée

 Nous sommes tout mouillés !

 On m’a délégué

 Pour aller lui parler.

Je l'ai rencontré

 Et lui ai assuré

 Qu’il n’a rien à envier

 Aux autres couleurs,

 Qu’à l’unanimité

C'était le bonheur.

Tous les peintres du monde

Guettaient cette seconde

 Pour pouvoir afficher

 Sur leur chevalet,

De la nature, cette robe,

La plus belle en automne.

 

Octobre consolé

N’a plus pleuré.

 Pour se faire pardonner

De nous avoir trempés,

 Il a invité

 Le ciel bleu, le soleil

 Et nous avons fait la fête.

  Puis, en aparté,

 Il m’a révélé 

 Qu’il avait une peur 

 Que ces belles couleurs

 Dans peu de temps passent,

 Que novembre jaloux

 De son mieux, ferait tout

 Pour qu’elles s’effacent.

 

 Je l’ai embrassé

 Pour le remercier

 Et m’en suis retourné

 Pour vous aviser.

 Il a raison, profitons en,

 Octobre ne dure qu’un moment.

 

 

 

 

 

24 mars 2014:

Le printemps est arrivé en fanfare. Je vous l'ai déjà présenté, mais avec les froidures matinales, il est déjà parti se réchauffer près de l'âtre.

Aussi je vous le remets en mémoire:

 

Lilas

 

 

Lilas, mon beau lilas,

Lis-la la chanson du printemps,

La chanson du beau temps,

La chanson qui chasse l’hiver,

La chanson où tout est vert.

 

Tu ne sais pas chanter Lilas,

Alors lis-la la chanson.

 

A l’été, aux moissons,

La cigale la chantera,

Mais tu ne seras plus là.

Tes branches écouteront

Et quand tu reviendras,

Elles te raconteront

Comment cigale de tout son cœur

A chanté à toutes les fleurs

La chanson du bonheur.

 

Alors pour l’instant,

Alors maintenant,

Lilas, lis-la ta chanson.

 

Et je vous présente la poésie que sa chère grand-mère, Marie Louise, contait à sa petite fille Bernadette:

 

Petit oiseau, viens avec moi;

Vois la cage que j'ai trouvée,

Les fruits que j'ai cueillis pour toi,

Les fleurs humides de rosée.

Petit enfant, je suis heureux;

Rester libre est ma seule envie,

Mon humble nid me plaît bien mieux

Que la cage la plus jolie.

 


Décembre 2013:


Je vais profiter de cette nouvelle rubrique pour regrouper des nouveaux textes ou poésies dont je vais vous faire profiter:

J'adore le rouge-gorge, il est solitaire, pas farouche, il me semble bien fragile avec ses pattes si fines, il a une belle couleur et chante joliment bien.

J'habite dans une venelle d'Orléans. Il y a beaucoup de jardins, tout le monde se connait et les voitures n'y pénètrent pas. Que du bonheur!

 

Voilà quelques temps, un petit rouge gorge m'a raconté sa complainte, la voici:

 

Complainte de la venelle.

 

Du fond d'une venelle,

Rouge-gorge enhardi,

Perché sur la tonnelle,

Un beau soir nous a dit:

 

Ce quartier est magique

Comme un jardin géant,

Si calme et authentique

Tout au coeur d'Orléans.

 

Il offre tant de roses

Me gardant du soleil

Et des frondaisons closes

Protégeant mon sommeil.

 

Sanctuaire en partage

Pour tous les animaux,

Un bien beau paysage

Pour nous petits oiseaux.

 

Dans les troncs, la broussaille,

Sur les bas, sur les hauts,

Nous y faisons ripaille

De vers et d'asticots.

 

Recherchant les chenilles,

Moucherons, pucerons,

Nous y lançons nos trilles

Tels de joyeux lurons.

 

Et vous en voisinage

Avez besoin de nous,

Ecoutez mon ramage

Et gardez vos minous!

 

Cet été je vous parlais de l'histoire que j'avais dédié à Sacha. La voici de nouveau:

Les yeux plus grands que le ventre.

 

 

Un très long ver de terre,

Voulut se promener,

Dans un pré d'herbe verte

Ruisselant de rosée.

 

Rouge-gorge affamé,

Recherchant sa pitance,

Vint à le rencontrer,

Ce fut son jour de chance.

 

Pas pour le promeneur,

Au regard inquiet,

Regrettant à cette heure

Son trou fort éloigné.

 

Rouge-gorge en alerte,

Chat rodant alentour,

Avec son petit bec

Saisit l'un des deux bouts.

 

Tout d'abord il goba,

Autour, toujours guettant,

Mais très vite il cala,

Le ver était si grand.

 

Une moitié encore

De sa proie gigotait,

Je me disais alors:

Va-t-il y arriver?

 

Sa garde avait baissé,

Miteux ou souffreteux,

Un chat l'eut attrapé

Fut-il même boiteux.

 

Le lombric avalé,

Après bien des efforts,

Rouge-gorge épuisé

Hoquetait haut et fort. 

 

 

Quelques instants de là,

IL reprit ses esprits,

Et enfin s'envola

Bien loin de Mistigri.

 

21 octobre 2013:

Cette nouvelle rubrique vient d'éclore:

Ces histoires sont certes poétiques, mais à part quelques unes d'entre elles qui s'apparentent vraiment à de la poésie libre, toutes les autres ne peuvent vraiment pas y prétendre. Mais ce n'était pas mon but.

Toutefois j'ai éprouvé le besoin de bien connaître les règles de la poésie et je me suis inscrit à des cours dans une association locale. L'ALVO.

Ambiance très sympathique.

 

Commentaires

Bonjour
J'ai une fille de 6 ans en classe de cp qui est suivie par une orthophoniste depuis un peu plus de 2 ans (elle est dialectique et des problème de compréhension).elle aime vos histoires pourries vous me conseiller quelques albums qu'elle pourrait lire seule.
Merci d'avance

Écrit par : roussel jennifer | 23/05/2015

Les commentaires sont fermés.